dimanche 2 décembre 2012

Burkina Faso : Ensemble, faisons barrage à la dérive répressive du pouvoir de la IVème République dans les universités

Camarades étudiantes et étudiants,

Le 08 octobre 2012, notre Union a publié une déclaration dans laquelle, elle exigeait des autorités universitaires de Koudougou :

  • l’annulation des sanctions iniques infligées à nos camarades par le conseil de discipline de l’université de Koudougou tenu les 02 et 03 octobre 2012 ; 
  • le départ des forces de répression du campus de Koudougou ; 
  • la reprogrammation des cours et évaluations boycottés par les étudiants.
Suite à notre grève générale du jeudi 11 octobre qui a connu un succès éclatant dans les universités du pays, nous avons été reçus à notre demande par le ministère des Enseignements secondaire et supérieur dès le lendemain 12 octobre. Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général du ministère qui a dirigé la réunion, en l’absence du ministre en mission, n’a pas apporté des réponses à nos préoccupations. Il s’est contenté de prendre note en vue de faire le point au ministre dès son retour quitte à nous rencontrer à nouveau pour nous donner les réponses du ministère. Jusque là ces réponses sont toujours attendues. Cependant nous avons pu constater que le gouvernement, représenté par le ministre de la sécurité et son homologue des enseignements secondaire et supérieur, a organisé le 15 octobre une sortie à l’université de Koudougou où il a tour à tour rencontré le corps enseignant et le personnel d’Appui technique, Ouvrier et de Soutien (ATOS) d’une part, les « forces vives » de la ville de Koudougou d’autre part, pour soit disant trouver une solution « apaisée » à la crise. Le retour de la sérénité dans nos universités dépend de la résolution de ces trois points auxquels nous ajoutons d’ailleurs l’abrogation pure et simple du décret n° 2012-646 portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina ; et la diligence dans la relecture du décret n° 2000-560/PRES/PM/MESSRS/SECU du 12 décembre 2000 relatif aux franchises et libertés universitaires annoncée en avril 2011.

Camarades étudiantes et étudiants,

Au-delà du caractère inique des sanctions infligées à nos camarades, ce sont les franchises académiques et les libertés syndicales qui sont en danger. Désormais, il suffira que des étudiants protestent contre des mesures anti-étudiants pour se voir infliger des sanctions injustes à l’image de celles qu’ont subies nos camarades de Koudougou. Nous ne devons pas accepter qu’on nous refuse le droit à nous organiser et à manifester contre les dures conditions de vie et d’étude. Nous devons refuser l’image qu’on tente de donner, et ce à dessein, des étudiants considérés à tort comme violents en vue de justifier les répressions sauvages abattues sur eux. S’il y’a bien des personnes violentes dans nos universités, ce sont les autorités elles-mêmes qui nous créent des conditions de vie et d’études extrêmement difficiles et sont toujours promptes à faire réprimer sauvagement la moindre manifestation des étudiants. Nous devons refuser cette façon de diriger nos universités.

La liberté de manifester est un droit constitutionnellement garantie et aucune autorité quelle qu’elle soit ne peut la retirer aux étudiants. La résolution des cinq points de revendication ci-dessus cités participe de la défense de cette liberté de manifester et des franchises et libertés académiques telles que définies par les déclarations de Dar es Salam et de Kampala sur les libertés académiques qui doivent servir de modèle aux universités modernes.

C’est pourquoi, l’UGEB appelle une fois de plus les étudiants des différentes universités de notre pays à observer un mot d’ordre de grève de 48 heures les mardi 24 et mercredi 25 octobre 2012 en vue d’exiger des autorités la résolution des revendications ci-dessus citées. Elle les appelle par ailleurs à se tenir prêts pour d’autres actions.

Pour la levée des sanctions iniques infligées à nos camarades, en avant !

Pour la défense des franchises et libertés académiques, en avant !

Pour la ferme défense de nos intérêts matériels et moraux, en avant !

Pain et liberté pour le peuple !

Le comité exécutif.
Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB)

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